27 août 2007

Impossible

Alors la messe fût en effet une expérience culturelle... je n'ai pas beaucoup d'inspiration aujourd'hui mais je comparerais la messe à une messe Gospel à New York: beaucoup de chant, beaucoup de Halleluia Jesus, des messages du Pasteur très pertinents mais un peu trop fanatiques, bref, quand même cool comme expérience.

Deuxième point aujourd'hui: j'ai rencontré un jeune homme( pas ce genre là, un tit gars de 14 ans) aujourd'hui en allant jouer au soccer avec des amis qui n'arrivait pas à croire que nous n'avions toujours pas d'enfants. Wow, 24 et 29 ans et toujours pas d'enfants, c'est impossible! Je pense que ça représente bien ce que je vous disais hier!

Troisième point, nous sommes allées interviewer des femmes aujourd'hui, c'était vraiment intéressant de voir leur point de vue et de voir les rôles dans les familles. Mais ça je vous en reparlerai dans quelques jours/semaines...

Sur ce, mon lit m'appelle! Je vous embrasse et à bientôt.

26 août 2007

Une autre fin de semaine à Somoto!

Alors bonjour tout le monde en ce dimanche soir ou lundi matin! Depuis quelques temps j'ai plus envi de vous faire voir mon quotidien que de vous parler des mégas différences qu'il y a entre ici et chez vous/nous. Ça vous permet quand même de connaître un peu comment je vis et donc comment les personnes autour de moi réagissent.

Donc cette fin de semaine Nancy (l'autre stagiaire qui est au Honduras) est venue nous visiter. On a passé une belle fin de semaine ici à lui faire découvrire notre (grande) ville et les quelques peu de gens que nous connaissons. Vendredi soir 4 amis sont venus avec leur guitarre et on a chanté et parlé jusqu'à 11h. Ce fût très agréable d'avoir une ambiance de détente et de voir que malgré toutes les différences, il y a quand même des jeunes qui prennent encore le temps de chanter et jouer de la musique à travers leurs responsabilités. Je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé mais ici (dans les campagnes Nicaraguayennes) les jeunes femmes tombent enceintes très jeunes. Les statistiques nous disent que 53% de la population a moins de 18 ans. Les filles généralement commencent à faires des enfants vers 18 ans et en ont au moins 3-4 allant jusqu'à.... Donc c'est plutôt rare de rencontrer des gens de notre âge sans famille et non casé.

Éventuellement je vous ferai peut-être part de la culture du couple et du même coup du machisme ici mais c'est un sujet un peu délicat qu'il me faut encore réfléchir et aprofondir avant de vous en faire part.

Samedi nous avons pris la journée tranquille entre un peu d'Internet, de guitarre, de sieste, de promenade sous le soleil cuisant de Somoto, etc. Et en soirée nous étions invitées à aller souper chez David (l'autre coopérant). On a eu droit à une super bouffe typique de la côte est Nicaraguayenne, le Rondon. Un espèce de stew au porc et légumes cuits dans le lait de coco. Ummmmmm. Et pour bien finir cette soirée nous sommes sorties au Flakos, et au Colonial honorant de notre présence ;) les 2 seuls bars de Somoto! Pour la première fois depuis mon arrivée au Nica je me suis donc couchée après 1h du mat! Wow. Et c'est bien parce qu'à 1h30 ils ont arrêté la musique et ouvert les lumières du bar. Et après on chiale que les Ontariens ferment tôt ;) Nous avons donc à travers cette belle soirée rencontrer quelques autres personnes qui viennent agrandir le cercle de nos connaissances!

Enfin, aujourd'hui aussi fût bien tranquille. Nous avons tenté d'aller voir une partie de soccer mais nous sommes arrivées au siffle final de l'arbitre. Maintenant l'après-midi s'écoule tranquillement en attendant l'activité de la journée.... Aller à la messe. Car en effet, nos 4 amis de vendredi soir sont très religieux (en fait, je n'ai rencontré jusqu'à date AUCUN Somotien qui ne va pas à l'église) et nous ont invité à venir à la messe ce soir. Donc avides d'expériences inter-culturelles, les 4 mousquetaires iront à l'église ce soir avec leurs nouveaux amis pour chanter et écouter le pasteur pendant 2 heures!!!! Ça aussi ne vous en faites pas je reviendrai là-dessus une fois mon expérience digérée!

Donc c'est pas mal ça pour aujourd'hui. Nous avons fêter en grand nos 2 mois de séjour ici. Comme le dit si bien David: Comment passe le temps... c'est fou!

Gros gros bisous à tous et à très bientôt

P.S. Martijn, I'll probably be in Montreal this summer. Depends on work opportunities but after 6 months out of the country, I'll probably mostly look for a job in Quebec. So you are more than welcome at my place when you want!

23 août 2007

un tout petit bonjour

Alors ce message sera court car il est maintenant presque 10h et j'ai envi d'aller me coucher. Je voulais seulement vous dire à quel point les paysages ici sont magnifiques. Tout est si vert, dans tellement de teintes différentes. Le paysage est vraiment montagneux (colineux) et un peu partout à travers cette verdure et ces collines on retrouve des petits amalgames de maisons peintent en millions de couleurs.

Je sors beaucoup dans les communautés autour de Somoto depuis qu'on a officiellement commencé à tourner et on a vraiment de la chance de pouvoir voir autre chose que la ville ici. Autant que Somoto est charmant car entouré de montagnes autant ça n'a rien à voir avec les communautés tout autour!

Alors voilà pour ce soir... mon énergie s'arrête là et je m'en vais retrouver mon lit!

Bisous

21 août 2007

Allo

Je voulais seulement vous dire que je suis triste de voir que vous ne laissez plus de messages! SVP, moi aussi j'aimerais vous lire et avoir de vos nouvelles!

Aussi, comme on a déménagé, on a aussi changé de numéro de téléphone. Pour ceux qui utilisent encore cette technologie (!!!) le voici. 505-722-2740

Bisous et SVP écrivez-moi!

20 août 2007

Vie de tous les jours...

Alors bonjour à tous en ce mardi matin! J'en profite maintenant que nous avons encore l'électricité... Dean a frappé un peu sous forme de tempête tropicale et risque de frapper encore et durant ces moments ils coupent l'électricité! Donc voilà, entre 2 Deanito, je vous décris ma journée d'aujourd'hui!

Ce matin nous sommes allées tourner des entrevue dans une autre communauté pas trop loin d'ici. Ça m'impressionne comment les Nicaraguayens ont souvent une énorme difficulté de synthèse. Ils sont beaucoup dans la rhétorique, dans le beau parler et pour ceux qui travaille avec des organismes de coopération internationale depuis un certain temps dans les chiffres et les statistiques. Donc, pour une intervieweuse qui veut des faits sur des impacts un peu plus qualitatifs et entendre en mots quels sont les impacts, faire une entrevue est un beau défi. J'ai bien hâte de voir ce qui en ressortira de ces entrevues mais à plusieurs reprises j'ai eu le : "Ah oui, ça c'est bon, ça fera probablement parti du vidéo." C'est donc bon signe!

En PM, nous sommes allées dans une communauté nommé El Cairo pour voir la production d'un producteur avec lequel nous travaillons. Il avait les plus belles papayes que j'aie jamais vu! Il a vraiment une belle terre, c'est vraiment cool de voir ça. Vous aurez la chance d'en voir quelques images dans le vidéo(très probablement). Chaque sortie au champs est une aventure innoubliable. J'essaie à chaque moment de m'imprégner le plus possible de ces paysages si magnifiques et à chaque fois que nous croisons un troupeau de vaches ou de chevaux( et ça c'est chaque fois qu'on sort un peu de la ville) je grave cette image et je me grave un sourire aux lèvres. C'est vraiment difficile de vous décrire les choses ici mais je peux au moins vous dire que c'est tout simplement magnifique.

J'ai toujours dit que j'avais un peu de latin dans mon sang. Je le retrouve beaucoup plus ici qu'au Chili il y a quelques années. La musique est partout, les gens sont tellement gentils, il fait chaud, les gens ici n'ont pas été énormément en contact avec des étrangers(malgré que la région ici est fortement peuplée d'ONGs internationales), je me plais beaucoup ici. Je découvre encore un peu plus ce pour quoi je vis et je réalise de plus en plus comment intégrer ce sentiment "latino" dans ma vie au Québec, parce qu'en effet je pense bien faire ma vie dans cette chère province!

POur terminer ce petit message je vous colle un message de choses de la vie quotidienne que j'ai écrit il y a environ 3 semaines. Ça va peut-être vous aider à avoir une meilleure idée de c'est quoi la vie ici. Je vais essayé aussi de tout mon coeur (et de l'électricité disponible) de poster plus de photos sur Flickr d'ici vendredi. Donc garder l'oeil ouvert.

2 août 2007

Je pense qu’aujourd’hui on est dû pour une autre chronique de la vie courante et des petites choses de tous les jours qui me font rire ou me surprennent. Alors voilà!

1. Il y a un perroquet chez notre voisin avec qui nous avons des conversations bien intéressants… On se crie par dessus la clôture des « hola » ou autre petits mots. Je pense qu’il aura un bon vocabulaire quand nous partirons! J’espère qu’on finira par le voir.

2. Les gens ici ne font pas visiter leur maison. Même en visite chez les gens, ils servent souvent le repas dehors sur le balcon. Donc c’est difficile pour nous de se faire une idée de comment sont les maisons ici, si elles sont basiques ou quand même raisonnables. En plus on ne peut même pas rentrer pour aller aux toilettes et jeter un rapide coup d’œil, les toilettes sont toujours dehors!

3. Souvent, des gens viennent au bureau de SUCO pour parler à Martha ou Modesto et quand ces derniers ne sont pas là, la personne s’assoit sur la chaise la plus inconfortable de notre salon (ils la choisissent eux-mêmes) et attendent. Ils peuvent attendre jusqu’à 45 minutes comme ça à rien faire. Ils attendent, c’est tout. Encore là on comprend que la notion du temps et de l’efficacité ne sont pas les mêmes dans toutes les cultures. Nous on attend 10 minutes chez le médecin et on trouve qu’on perd notre temps!

4. Le service à la clientèle est aussi quelque chose de très culturel! On est allé se promener cette semaine pour connaître les quelques magasins de Somoto. Avec notre entre gens Québécois nous saluions toujours les vendeurs en rentrant. Nous n’avons eu droit (dans la grande majorité des magasins) à aucun sourire et encore moins à un bonjour en retour! Laissez-moi vous dire qu’on n’ira pas magasiner trop souvent!

5. Souvent, quand on marche dans la rue, on entend des gens taper à la dactylo. C’est une des choses qui nous rappellent quotidiennement dans quel genre d’environnement on vit ici.

Donc c'est tout pour aujourd'hui! Gros bisous à tous et à bientôt

Véro sous la pluie post-Dean

18 août 2007

Ouragan Dean

bonjour de nouveau chers amis...

Le temps des ouragans arrive à grand pas et pour ceux qui ne le savaient pas, le Nicaragua est quand même un peu à risque (pour ceux qui se rappellent Mitch en 1998)

Je voulais seulement vous avertir que Ouragan Dean ne devrait pas toucher au Nicaragua et devrait mourir dans le golfe du Mexique dans quelques jours. Je continuerai donc à vous donner des nouvelles si jamais il se passe d'autres choses que beaucoup beaucoup de pluie de ses relans!

Véro sous le soleil Nica (pour combien de temps encore?)

Pouce et multiples rencontres!

Bon, c'est le temps de me reprendre maintenant. On a Internet haute vitesse à la maison, je peux écrire directement sur notre MAC, c'est le bonheur total! Donc aujourd'hui un nouveau récit et comme vous pouvez le voir, sur nos aventures sur le pouce et certaines de nos merveilleuses(et moins merveilleuses) rencontres à travers nos petits voyages hors Somoto!

Donc depuis 2 fin de semaine, nous partons à Esteli( qui est la "grande" ville à 1 heure d'ici) pour faire des achats qu'on ne retrouve pas à Somoto. Après consultations à nos amis Nicaraguayens, on a convenu que c'était safe d'y aller sur le pouce. D'ailleurs beaucoup de locaux voyagent sur le pouce ici, ça fait parti de la vie. Donc on a vite réalisé que c'était plus rapide de voyager comme ça qu'en autobus et qu'on y fait souvent de belles rencontres. Par contre, on dirait qu'on porte la poisse à ceux qui nous embarque car la première voiture la semaine passée à eu un trouble de moteur en plein milieu de l'autoroute et on a donc dû changer de pick-up et la première aujourd'hui a eu un flat à environ 3 Km de sa destination finale, qu'on a donc dû marcher avec Ève! Sinon, les gens sont supers, les boîtes de pick-up confortables et le soleil très bon. D'ailleurs ça nous permet de bronzer un peu, peut-être que finalement je reviendrai avec pas mal de couleurs! Et pour ceux qui s'inquiètent de notre sécurité, ne vous en faites pas, nous voyageons toujours avec un téléphone cellulaire et on revient toujours à la maison la même soirée!

Donc maintenant pour les rencontres innatendues! Vous rappelez-vous il y a quelques semaines nous sommes allées à Matagalpa? Eh bien, quelle ne fût pas notre surprise quand, bien tranquilles entrain de manger nos pâtes et siroter notre rhum, 3 jeunes hommes s'assoient à la table voisine. Mais pas seulement ça mais 3 jeunes hommes qui se retournent pour nous dire de leur plus bel accent St-Léonardien! : "Eille, vous venez de Montréal??" Euh... oui! Alors voilà, à la table voisine de la nôtre dans un petit resto Italien d'une petite ruelle perdu nous ont parlé 3 Nicas/Québécois avec un accent gangster et une attitude qui nous a fait sourire. Leurs parents sont propriétaires de grosses terres à café ici au Nica qui vendent à Starbucks (ils étaient très fiers de nous le dire!) donc ils passent leur temps un peu partout au Nica et au Canada! Mais la surprise était quand même bonne et en effet, très surprenante.

Aujourd'hui encore, nous sommes allées magasiner des ceintures en poils de vache et le monsieur du magasin avait vécu à Laval pendant plusieurs années pendant la guerre qu'il y a eu ici (vous vous rappeler mon histoire n'est-ce pas?) Ils nous a donc parlé de Montréal dans son français un peu cassé car oublié avec le temps et était très heureux de revoir des gens de là-bas. Il nous a aussi demandé confirmation si c'était vrai que les Expos ne jouaient plus à Montréal. Il ne faut pas oublié que le sport national du Nica est le Beisbol! Une autre belle surprise!


Et finalement, aujourd'hui encore en marchant dans les rues de Esteli, on a croisé un homme (qui nous a dit... : "mi amorrrrr") avec une casquette.... des fameux EXPOS! Malade, on capotait! Imaginez, une casquette des Expos au Nicaragua. Trop cool!

Alors c'est tout pour aujourd'hui, il faut que j'aille faire le souper!

Bisous et à bientot!

Sur le poucement vôtre!

17 août 2007

cimetière et autres péripéties!

Alors désolée fidèles lecteurs si je vous ai inquiéter par mon manque de blog(malgré que je n'ai eu aucune réponse!) mais pleins de choses sont arrivées... On nous a coupé Internet comme nous déménagions, ma clé USB ne fonctionnait pas dans certains cafés, j'ai beaucoup travaillé! Bref, j'ai pas pris le temps de poster le blog que j'ai écrit avant hier! Mais là nous sommes déménagées, l'Internet devrait entré demain donc tout va pour le mieux. Je vous poste ici ce que j'ai écrit et vous répète que j'aime beaucoup avoir de vos nouvelles. À ceux qui m'écrivent des emails, désolée si je n'ai pas encore répondu mais vous pouvez lire les mêmes raisons que plus haut et comprendre que j'ai pris un peu de retard!

Hier en marchant dans la rue, Ève et moi, nous avons été témoins d’une chose assez impressionnante! Nous avions appris dans la journée qu’un monsieur de Somoto était mort. Quelle ne fut pas notre surprise par contre de voir qu’en soirée (vers 9h) une partie de la rue casi-principale était bloquée et qu’environ une cinquantaine de personnes avaient posé leur chaise et leur personne en plein milieu de la rue face à une maison. Nous avons bien sûr réalisé que les gens « gardaient » le mort et qu’ils allaient passer là, pour la plupart, la majorité de la nuit. C’était vraiment impressionnant, beau et touchant à voir!

Donc aujourd’hui, en revenant de notre formation d’un autre petit village près de Somoto, nous sommes allées aux funérailles, ou plutôt, nous avons attendu en avant de l’église (avec une trentaine d’autres personnes) la sortie du cercueil pour l’amener au cimetière. Un cortège d’au moins 150 personnes accompagnait le pick-up dans lequel était posé le cercueil pour parcourir les 4 coins de rue qui vont de l’église au cimetière. Rendues au cimetière nous avons été surprises de voir que plusieurs personnes n’entraient pas. Nous avons donc demandé à Martha pourquoi? Le plus sérieusement du monde elle nous a répondu que tous les gens qui avaient une blessure ou maladie quelconque ne devait pas entrer dans le cimentière. Pourquoi? Parce que l’air dégagé par les corps en décomposition peut infecter les plaies et empirer les maladies comme une grippe ou un mal de gorge. Donc en retenant mon rire (oui je sais c’est pas correct mais ce fut quand même ma réaction!) j’ai hoché la tête en guise de compréhension et nous sommes reparties dans voir véritablement l’enterrement.

Autre fait cocasse, j’ai aussi appris aujourd’hui que les mouches donnent la diarrhée! Oui oui, ça n’a rien à voir avec ce qu’on mange ou de l’eau pas super bonne. Si une mouche se pose trop longtemps dans ton assiette, tu auras la diarrhée. Je ne sais pas si vous vous imaginez à quel point on vit avec les bibittes ici (fourmis, mouches, abeilles, coquerelles…) mais c’est quand même difficile de chasser toutes les mouches. Donc une autre croyance intéressante.

On apprend quand même qu’il faut en prendre et en laisser. D’ailleurs à ce sujet, on se questionnait au souper à savoir si chez nous il y en a des croyances bizarres et sans fondement scientifique? Si vous en connaissez vous êtes plus que les bienvenus de me les transmettre! C’est quand même intéressant de questionner et « critiquer » notre propre culture.

C’est tout pour aujourd’hui mais ma liste de choses à vous conter n’arrête pas de s’allonger. Je devrais me forcer pour écrire vraiment à chaque jour. Malgré que je me réjouis quand même d’avoir d’autres choses à faire.

Bonne journée!

12 août 2007

Chapeau!

Aujourd’hui j’ai envi de vous parler de mon respect envers les agriculteurs d’ici et d’ailleurs. Depuis maintenant plus d’un mois je côtoie le monde agricole comme jamais auparavant et je trouve ça impressionnant. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour ces gens qui sont à la base de notre société, parce que pensez-y sans agriculture où irions-nous? Que ferions-nous?

Bref, les agriculteurs du monde travaillent fort et pour très peu dans la majorité des cas. Un petit exercice que je vous invite à faire chers lecteurs : Calculer le pourcentage de votre salaire que vous mettez dans la nourriture. Maintenant, rappelez-vous, si vous le pouvez, quel était le pourcentage dans le temps de vos parents? Réfléchissez maintenant à l’importance de la nourriture dans nos vies. Est-ce normal de dépenser si peu et manger un peu du n’importe quoi? Mais de se garder pleins d’argent pour s’acheter une nouvelle auto aux 2 ans, un nouvel ordinateur aux 4 ans, un Mp3, un nouveau cellulaire…? Nous avons appris à manger pour vraiment pas cher et de dépenser le reste de notre argent dans des biens de consommation éphémères, construits en Chine. Par contre, manger vraiment pas cher profite à notre personne consommatrice mais vraiment à qui d’autres? Pensez-y bien. Si vous achetez vos bananes 0.49$ /lb, sur ce l’épicerie se fait bien sûr un profit, le distributeur de même, le transporteur de même, le propriétaire de la méga-production de bananes de même et combien de sous reste-t-il pour les pauvres travailleurs des champs. La même chose de passe au Québec; si vous achetez votre sirop d’érable à l’épicerie, vous le payez 5-6$ la canne (en vente). Sur ce, le distributeur et l’épicerie se font un profit qui profite à qui? Le propriétaire. Contrairement, vous vous offrez une petite ballade dans une cabane à sucre par une belle journée. Vous y trouvez le producteur, vous visiter les installations, et vous lui achetez 15 cannes de sirop (bien suffisant pour l’année). Vous l’acheter chez le producteur à 4$ la canne. Tout le monde est gagnant car le profit va directement dans les poches du producteur qui travaille fort toute l’année pour vous fournir du sirop. Et vous qu’est-ce que vous gagnez? Une belle journée dans une cabane à sucre, du sirop d’érable moins cher, vous avez participé à l’économie locale et en plus, vous savez comment est produit le sirop d’érable que vous mettez sur vos crèpes le dimanche matin!

Donc en fait, tout ce que je vous encourage à faire c’est d’abord et avant tout de manger local. Ça veut dire quoi? Ça veut dire manger le plus possible avec les saisons, des produits qui viennent du Québec. Comment? Il y a pleins de petits trucs…

Allez dans les marchés de vos villes et villages les samedis matins
Contactez Equiterre (http://www.equiterre.org/agriculture/paniersBios/index.php) pour en connaître plus sur les paniers de produits offerts par les agriculteurs. Ces paniers (de fruits et/ou légumes et/ou viande) sont produits directement par des producteurs québécois et déposés soit à votre porte, soit dans un centre près de chez vous où vous pouvez aller le récupérer. C’est une manière très efficace et pas cher de manger bio, écolo et local tout en diversifiant votre alimentation avec les saisons. Renseignez-vous sur le site Internet d’Équiterre…
Sinon, vous pouvez faire votre épicerie chez Métro qui est une des seule épicerie à privilégier les produits québécois vs les produits importés. Faites attention en achetant votre sac de pommes de regarder s’il vient bien d’ici et non des EEUU.

Avec ça, vous aurez déjà beaucoup participé à encourager notre économie locale. Vous voyez que ce n’est pas si compliqué.

Mais j’avais commencé mon message en parlant de mon respect pour les agriculteurs du monde. Je parlerai surtout des agriculteurs de la région de Madriz au Nicaragua parce que c’est cette réalité que je côtoie depuis plus d’un mois mais je veux que vous restiez conscients que même si nous avons des machines au Québec, reste que le métier d’agriculteur est très demandant.

Donc cette semaine je suis partie au champs pour tourner des images de la vie quotidienne des agriculteurs. WOW, j’ai réalisé qu’ils font tout à force d’homme et d’animaux. Ils désherbent les champs à la machete, ramasse les herbes coupées à la main, laboure à force de bœuf et d’homme et plante/transplante à la main. En voyant un agriculteur labourer avec ses bœufs je lui ai demandé combien de temps de travail pour le labourage. Pour un terrain d’environ 40 mètre carré, au moins 30 heures SEULEMENT de labourage! C’est fou! Et ce pour transplanter 400-500 plants de poivrons! WOW! Et les agriculteurs n’ont souvent pas d’aide extérieur. Peut-être 1 ou 2 gars qui viennent donner un coup de main quelques fois mais sans plus. Et ils n’ont pas juste 1 petite parcelle. Souvent ils produisent très diversifiés (merci au Machete Verde!), 15 à 20 cultures différentes. Le travail est énorme!

Donc respect aux agriculteurs! Et SVP faites un tour dans vos campagnes d’ici la fin de l’été pour comprendre la réalité de nos agriculteurs québécois parce que oui les carottes et brocolis viennent des champs et non de l’épicerie! Tout comme la majorité de nos aliments d’ailleurs!

Je terminerai ce blog un peu long mais oh! Combien important en mentionnant que les blogs sont là pour stimuler des discussions, ou échanger différents points de vue. Je ne crois en aucun cas détenir la vérité et tout ce que j’espère c’est donner mes impressions d’un pays que j’apprends à découvrir avec passion. Donc à tous ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec mon point de vue ou qui ont quelques choses à ajouter je vous invite à le faire via la petite boite à messages tout en bas de chaque post!

Sur ce, bonne journée de travail à tous!

08 août 2007

El Chile et autres péripéties

Alors un petit update santé… Martha est revenue au travail, elle va mieux mais sa petite fille de 6 ans a aussi attrapé le Dengue… encore une nuit à l’hôpital. La femme de Modesto va mieux. Elle est entrain de récupérer de son opération, tout va bien pour l’instant. David est toujours un peu malade mais il s’en sortira. Les 3 filles vont toujours bien!

Sinon… aujourd’hui quoi de neuf? Pas grand chose donc vous aurez droit à une histoire de cette fin de semaine. Donc, comme je vous l’avais dit vendredi, nous partions cette fin de semaine à Matagalpa à la recherche d’un sac de cuir. Nous avions vu ce sac de cuir sur notre patronne à Managua et nous sommes toutes tombées en amour avec le sac. Elle nous a donné très peu d’information, nous avions quelque peu complété avec le Lonely Planet et des recherches Internet. Alors nous voilà partie pour une communauté qui s’appelle El Chile qui, d’après le Lonely Planet, ne se trouve qu’à 12Km de Matagalpa, qui elle-même se trouve à 2h30 de Somoto. Je ne sais pas à quel point je vous ai déjà parlé du système routier ici mais j’aimerais quand même vous remémorer que la majorité des routes ne sont pas pavées ici. Donc on se dit, 12km c’est pas si pire, à la limite c’est 30 minutes de Matagalpa. Alors en début d’après-midi, après notre comida tipica… on part sur nos chemins de terre et de gravier à la recherche de El Chile. Nous avions demandé des explications au Monsieur de l’hôtel mais comme tout le reste ici, ce n’était pas vraiment très clair; 6 coins de rue par là, 4 par là, un peu plus loin tu tournes à droite, à la fourche à gauche et c’est quelque part plus loin! À chaque fourche ou croisement de chemin on arrêtait donc pour demander notre chemin, attendant que quelqu’un passe sur ce chemin quelque peu excentré! Finalement, au bout de plusieurs tournant, plusieurs minutes sur de supers beaux chemins de gravier (!), plusieurs photos de paysages magnifiques, plusieurs questionnements sur le fait qu’on est un peu folle de faire cette route juste pour peut-être trouver un sac en cuir, on aperçoit une pancarte, ou plutôt un écriteau sur une roche : « El Chile, 3 Km » YOUPI!!! Alors on emprunte cette petite route qui monte et monte dans un chemin plus cahoteux que les autres. Et on arrive, une petite maisonnette avec un écritaux : « Telares Nicaraguenses » (tricots nicaraguayens) On sort voir qu’est-ce que cette vieille dame a à nous offrir. Pas trop de choses, des sacs/porte-feuilles/étuis à lunette/sous plat tous en tricot. On lui demande à propos de cette fameuse coop de femmes qui font des sacs en cuir et tissu… elle nous répond, en face de l’église. Alors toujours à bord de notre merveilleux pick-up, nous repartons sur nos chemins incertains à la recherche de l’église et de cet atelier qui en principe sonnera la fin de notre aventure! En arrivant devant l’église, on remarque la petite maisonnette de la coop. Les portes sont fermées, ça commence bien! On stationne notre voiture, on sort tranquillement et remarquons que la porte de l’atelier est maintenant entrouverte et qu’une petite tête nous regarde. On explique pourquoi on est venue, demande si ces sacs existent toujours… Elle nous répond qu’elle ne sait pas trop, pour l’instant il n’y a plus de cuir mais que peut-être plus tard. La coordonnatrice de la coop vit à El Zapote, une autre petite communauté pas si loin (!). Il faudrait voir avec elle! On lui demande si elles vendent leur production à Matagalpa, elle ne sait pas… Donc on demande les directions pour El Zapote et à bord de notre fidèle 4X4 on refait une partie du chemin contraire pour finalement trouver le chemin vers El Zapote et finalement trouver El Zapote et la coop. Là aussi la porte est fermée mais dès qu’on se stationne un vieille dame en sort et nous invite à voir leurs produits. Elle ne connaît pas les prix, ne sait pas si ils produisent encore des sacs en cuir. Elle envoie un petit garçon qui était là chercher la coordonnatrice qui habite pas si loin. (!) Donc une quinzaine de minutes plus tard une autre vieille femme arrive. On lui explique ce qu’on veut. Elle nous dit qu’il n’y a pas de cuir disponible pour l’instant mais il y en aura dans quelques mois. On lui explique que nous ne sommes pas pressées, on est ici jusqu’en décembre. Elle nous dit pas de problème, laissez moi votre numéro de téléphone, je fais vos sacs et vous appelle dès que c’est prêt! Bon, écris comme ça tout à l’air d’avoir pris 2 minutes et d’avoir été si simple. J’aimerais donc spécifier que nous sommes encore au Nicaragua et que rien n’est simple. On a dû rester au moins 1 heure à décrire à la dame ce qu’on voulait et comment. Bref, nous avons trouvé la coop de femmes, avons passé une commande pour des sacs nous ne savons juste pas si elle va réellement nous rappeler et si les sacs vont vraiment être comme nous les avons demandés! Mais ça, c’est la beauté de l’aventure!

The End!
P.S. Nouvelles photos sur Flickr

06 août 2007

Santé pour tous

Aujourd’hui, drôle de journée… c’est déjà bizarre de revenir « chez soi » après quelques jours en dehors de la ville mais en plus hier plusieurs mauvaises nouvelles nous sont tombées sur la tête… En fait, toute l’équipe SUCO est malade ou a quelqu’un dans sa vie qui ne va pas bien. Avant de vous expliquer ces maladies il faut comprendre qu’ici la médecine est quand même pas mal de base. En plus de n’avoir pas beaucoup de médecins bien qualifiés, le système de santé n’a pas d’argent. Et on ne parle pas de pas d’argent comme au Québec où les soins sont toujours présents et gratuits même si ça prend des mois on parle de PAS d’argent. Pas de machines, plus de plaques pour prendre des radios, plus de médicaments, pas de banque de sang pour des transfusions, plus d’électricité, bref juste rien…Et il n’y a pas vraiment de concept de soins de santé gratuits et accessibles à tous. Donc pour te faire soigner, souvent tu dois présenter le cash! Et le cash ici, les gens en n’ont pas.

Donc, les maladies autour de nous. Depuis un peu plus d’une semaine la femme de Modesto ne va pas bien. On ne sait pas trop ce qu’elle a (les médecins non plus à ce que j’ai compris) par contre, elle devait se faire enlever les organes reproducteurs et un rein. Par contre, elle souffre de grave problème d’anémie donc les médecins avaient peur de l’opérer. Ils avaient décidé de lui faire une transfusion sanguine avant de l’opérer pour améliorer son fer. Par contre, ils n’ont pas réussi à trouver de sang donc ils ont décidé de l’opérer quand même parce que le problème s’aggravait. Donc jeudi passé à 8h30 elle est rentrée dans la salle d’opération pour subir une ablation du système reproducteur et d’un rein. À 11h quand on a appelé Modesto pour avoir des nouvelles elle n’était toujours pas sortie et il n’avait aucune nouvelle. Depuis jeudi il n’a pas appelé et n’est pas rentré au travail. Ça augure mal! On l’appellera aujourd’hui pour savoir ce qu’il en est. Tout le monde prie pour lui!

Hier soir en rentrant Robert est venu nous saluer et il nous a appris que Martha a le Dengue, sous sa forme hémorragique. Le Dengue s’attaque au sang, je ne sais pas trop de quelle manière(les médecins non plus d’ailleurs!) te donne une forte fièvre, une fatigue musculaire, bref, c’est vraiment pas cool. Les médecins n’ont aucun remède, comme un virus on attend que ça passe. En général c’est environ 7-10 jours. Il y a 2 forme de Dengue, la normale (celle dont je viens de décrire les effets) et l’hémorragique (celle que Martha a). L’hémorragique est la forme la plus grave car comme son nom le mentionne, elle provoque des hémorragies. Donc cette fin de semaine, Martha s’est rencontrée pleine de sang sortant de tous ses trous; nez, oreille, organes reproducteurs… Vraiment pas cool. Les médecins lui ont fait une injection pour arrêter les hémorragies et ça a fonctionné. Maintenant elle va un peu mieux. Elle n’a plus de saignements mais elle ne peut pas vraiment se marcher et a mal partout. Elle est bien chanceuse de s’en être sortie à si petits frais. Beaucoup de gens meurent du Dengue hémorragique. C’est d’ailleurs un gros problème dans les pays en voie de développement un peu partout. Mon amie Émilie qui est au Cambodge en a d’ailleurs parlé dans son blog. Là-bas aussi le problème est très grave et attaque surtout les enfants et les personnes agées. Les médecins n’ont aucun remède, ne savent pas vraiment comment ça fonctionne à part que ça vient d’un moustique qui pique à l’aube.

Une autre nouvelle que nous avons apprise hier en rentrant; David, l’autre coopérant canadien, a des parasites et donc est alité, avec diarrhée et vomissement. Donc aujourd’hui tout le monde feel un peu molo. Metton que ça te calme le pompon. C’est donc la réalité des pays du Sud!

Je ne voulais pas vous alarmer. Les 3 filles nous allons très bien. De mon côté je n’ai eu aucun développement de mes symptômes donc c’est cool. J’avais juste envi de partager mon quotidien avec vous comme je le fais depuis un peu plus d’un mois avec ses beaux et ses moins beaux côtés. On prend soin de nous, ne vous en faites pas. Et faites donc de même avec vous!

Besitos. Véro xx

P.S. J’essaie de vous raconter mes aventures le plus chronologiquement possible mais des fois c’est difficile. Ne vous en faites pas vous aurez les récits de mes aventures et de mes fins de semaine hors Somoto, juste pas toujours pas le bon ordre…

04 août 2007

À la recherche du fameux sac!

Alors quel est ce fameux sac?? À notre arrivée à Managua, nous avons tout de suite remarqué le sac que notre boss portait. Un merveilleux sac et cuir et en broderie. L'ayant reçu en cadeau, elle ne se rappelait pas trop d'où il vient mais elle savait que c'était au Nicaragua!

Alors voici les informations qu'on sait...

1.Dans une communauté près de Matagalpa
2. Un coopérative de femmes qui s'appelle on pense La Malinche
3 On a aussi trouvé dans le Lonely Planet qu'à 12 Km de Matagalpa, dans une communauté appelée El Chile ils étaient reconnus pour faire des sacs en cuir.

Alors aujourd'hui on part à la recherche du sac... en espérant revenir demain avec nos souvenirs! ou au moins les avoir commandés...

Côté santé ce matin ça va... je me suis réveillée et j'avais faim. Pu trop mal dans le bas du dos... donc on verra!

Bonne fin de semaine

03 août 2007

En ajout à samedi dernier...

Alors voilà une petite histoire qui agrémentera l'histoire de samedi passée et notre aventure dans le camion à bétail!

Donc… cette histoire c’est quoi? Est-ce que vous vous rappeler de mon histoire de samedi? Celle dans le super camion pour revenir de Palacaguïna dans un camion à bétail rempli de gens saouls? En tout cas, dans ce même camion il y avait 2 jeunes hommes d’environ 15-17 ans avec vraiment trop de style. Ils avaient des jeans vraiment trop larges qu’ils portaient un peu plus bas que la moyenne, un t-shirt de Daddy Yankee (celui qui chante « Gazolina! »), des tresses collées sur la tête, des lunettes de soleil qu’ils portaient l’autre côté de leur tête et… 1 seul écouteur dans l’oreille. Je me suis posé la question à savoir à quoi était branché cet écouteur car je me disais que les walkman quand même trop ancien, ça n’avait pas du tout la forme d’un discman et c’était trop gros pour être un Mp3. Finalement, après plusieurs minutes de questionnement, le jeune homme en question met sa main dans sa poche et la ressort avec… le plus vieux walman que j’ai jamais vu de ma vie. Et Dieu sait que j’étais bien en vie à l’apparition de ceux-ci. Il était tellement gros et vieux, c’était MALADE. Nous étions complètement fixées sur cette antiquité ayant peine à croire que ça pouvait encore fonctionner. Tellement que je me suis demandé si cette machine était capable de jouer d’autre chose que du Vanilla Ice, MC Hammer ou New Kids on the Block! Bref, l’histoire d’un instant la réalité nous a encore frappée. Nous sommes loin d’être dans un pays développé, malgré ce que tout le monde essaie de nous faire croire par les apparences. (Ça j’en reparlerai c’est certain)

Sinon, je recommence à avoir les mêmes symptômes que la dernière fois où j'ai été malade. Mal dans le bas du dos, mal de coeur, étourdissements, crampes de ventre... donc j'espère que ça ne dégénèrera pas... on avait prévu un week-end hors de Somoto en plus pour cette fin de semaine! Ce sera pour une autre fois j'imagine!

Bonne fête des Imbeau à tous les Imbeau qui suivent mon blog. J'aimerais bien êtres des vôtres mais ce sera pour l'an prochain!

02 août 2007

Débat et autres déboires...

Bon, après une demande générale et vos généreux commentaires sur mon dernier blog(ok, j'exagère peut-être un peu!) , je vous parle aujourd'hui des sifflements et autres dans la rue.

Alors ici, comme l'a si bien dit ma soeur dans sa réponse à mon blog passé, les gars sifflent les filles en faisant des "tssss, tssss" comme nous appelons les chiens chez nous! Ils te regardent avec des chiens de pitous piteux et t'appelle comme ça en espérant que tu leur réponde. Si ça ne fonctionne pas, ou s'ils sont plus téméraires ou complètement amoureux (!) ils te regardent encore avec leurs yeux, cette fois plus affamés que piteux, et te disent "mi amor", "muneca" (poupée!!!), "bonita", "guapa".... en te fixant partout jusqu'à ce que tu sois hors de vue. Si tu as le malheur de te retourner pour leur répondre ils commenceront généralement à te suivre, à te demander ton nom, si t'es mariée! (on a d'ailleurs trouvé le truc de leur répondre oui... ça décourage la majorité. Reste à nous trouver des maris maintenant!!!) Par contre, si tu ne réponds pas, ils te diront très probablement hi ou même un bonjour un peu cassé mais quand même. (On voit ici l'influence des coopérants)

1 fait cocasse... La dernière fois que nous sommes allées à Managua pour la réunion d'équipe, nous sommes sortis avec tout le groupe aller manger dans un resto/disco. Donc entre les tapas nous prenions plaisir à aller nous déhancher sur la piste de danse. Vers la fin de la soirée, on remarque que la table voisine fixe vraiment les "chelas"(blanches). Les quelques gars de l'équipe décident donc au moins d'amener Êve et Louise danser et moi je reste seule à la table pour garder les sacs. Sans tarder un gars de l'autre table me demander si je veux aller danser et moi, tellement désolée (!!!), lui réponds que je dois rester ici pour garder les sacs. Il me demande... La prochaine? et je réponds, peut-être... Alors dès que reviennent mes comparses je commence à entendre des tssss tssss tsss tsss. Donc bien sûr (j'ai appris) je ne les regarde pas et je ne réponds pas. Tout d'un coup il m'appelle, HEY!! Là je me retourne et lui cris jusqu'à l'autre table: " T'as vraiment rien compris! Est-ce que tu penses vraiment que j'ai envi d'aller danser avec toi si tu m'appelles comme on appelle un chien? Est-ce que tu penses que c'est comme ça qu'on traite les dames? Si tu veux vraiment danser avec moi et que tu as le moindrement du respect tu vas te lever et venir me demander en personne si j'aimerais danser avec toi." On voit ici le caractère des québécoises qui ressort! Mais le gars c'est levé et est venu me demander si j'aimerais danser avec lui. Et donc je suis allée... et il s'est excusé 10 000X, qu'il ne voulait pas m'offusquer et bla bla. Et moi de lui expliquer c'est quoi le respect de base... différend culturel réglé, la chanson terminée on est allé se rasseoir à nos tables respectives, fin de l'histoire!

Maintenant, je vous avais aussi parlé d'un débat. Et Madelein l'a bien résumé dans sa réponse. Est-ce que les sifflages(ou petits mots d'amour) sont un manque de respect ou une forme d'appréciation de la femme?

Ici les réponses sont mitigées mais pour ma part je ne considère pas du tout ça comme un manque de respect. C'est certain que pour nous c'est quand même un peu fatiguant de ne pas pouvoir sortir sans se faire commenter par tous les gars mais je suis aussi convaincue qu'ils ne font pas ça pour nous diminuer ou qu'ils ne nous considérent pas seulement comme la femme-objet. C'est vraiment, comme Madeleine le disait, une genre de forme d'appréciation. C'est juste qu'ils n'ont pas vraiment le tour et qu'ils n'ont pas compris comment attirer les femmes ou du moins les étrangères!

Et vous, surtout celles et ceux qui ont voyagé, comment vous voyez ça?

Sur cette question je vous quitte et vous reviens bientôt. J'ai bien hâte d'avoir de vos nouvelles!

01 août 2007

Les Canadiennes au zoo

Aujourd’hui, qu’est-ce que je vous réserve? Ah oui! J’ai envi de vous parler un peu de la vision des gens d’ici face à 3 étrangères blanches… car nous sommes vraiment une attraction dans un village de 10 000 habitants. D’ailleurs je me demande pourquoi ils ne sont pas habitués, depuis plusieurs décennies des coopérants Allemands, Espagnols, Canadiens, Américains, etc travaillent ici. Juste SUCO envoie au moins 2-3 stagiaires par année depuis au moins 15 ans… Mais bon, reste que nous sommes toujours un peu comme un animal de zoo ici. Alors voici quelques faits cocasses pour vous permettre de comprendre un peu mieux et de bien vous marrer!

Cette semaine, on a fait livrer une bonbonne de gaz pour nous faire à manger. Quelques minutes après être arrêtées dans le magasin, notre livreur arrive. Un jeune homme d’environ 18 ans, avec un beau sourire. Comme il était sympathique avec nous (chose qui n’arrive pas si souvent) on lui parle un peu, Louise lui demande d’installer la bonbonne, Êve me demande combien de pourboire on devrait lui donner… Son travail terminé il se met à regarder un CD de Reggeaton que j’ai acheté qu’on était entrain d’écouter, nous demande où on l’a pris. Jusque-là, nous restons toujours sympathiques, nous répondons à ses questions mais nous sourions un peu moins. On ramasse les choses de valeur qui étaient sur la table (on ne sait jamais) et on attend. Il regarde la pochette, chante un peu par-dessus la musique, nous regarde. Il commence à me parler, me demande mon nom, d’où on vient, le classique. Je lui réponds question de rester quand même polie. Ça fait maintenant plusieurs minutes qu’il est là dans notre salon à attendre on ne sait trop quoi. Êve se demande si ce n’est pas le pourboire qu’elle a finalement décidé de ne pas donner vu l’insistance de notre nouvel « ami »… Alors je lui demande tout bonnement : « Estas esperando algo? » Tu attends quelque chose? Et lui de me répondre tout bonnement avec un grand sourire, No… Ok, alors j’espère qu’il a compris le message. Dans notre formation pré-départ ils nous ont dit que les Nicaraguayens étaient forts sur la communication non-verbale! Mais non, il reste là. On commence donc à préparer à manger tout en gardant un œil sur notre invité un peu collant. Et lui il reste là, nous regarde faire à manger avec un sourire béat… On ne sait plus quoi faire… 30 minutes passent, il est toujours là à nous regarder faire à manger, il n’a pas dit un mot, nous non plus… Finalement Louise lui demande : « T’as pas du travail quelque chose? Y’a pas quelqu’un qui t’attend? » et lui de nous répondre non avec un sourire. Dès que Louise se tourne le dos il lui fait une grimace. Le genre que les ados font à leur mère quand elle les reprend ou les empêche de faire une certaine activité. Les minutes passent et… tout d’un coup, il prend la bonbonne vide et se dirige vers la porte. On a peine à croire, il décide de partir de lui-même, peut-être que l’odeur de l’oignon l’indisposait!? Bref, pendant plusieurs minutes nous nous sommes senti comme des animaux de foire avec des touristes qui regardent tous tes faits et gestes avec un sourire et un regard amusés et pleins d’expectatives. (Il ne pensait tout de même pas qu’on allait se mettre en bikini et se déhancher au rythme de notre CD de Reggeaton!?)

La deuxième histoire tend dans le même sens que la première… Devant chez nous il y a toujours pleins de petits garçons qui jouent. Quand on sort de la maison on entend toujours des petits rires et on surprend à tout coup un enfant entrain de nous pointer… Cette semaine, ils ont enfin osé venir à notre porte. Il faut savoir que la porte de notre maison (et du bureau de SUCO) est toujours ouverte aux heures de travail. Donc, 10 petits gars entassés dans notre cadre de porte riant et se bousculant… on ne sait pas trop quoi faire. On leur dit bonjour, certains nous répondent, les autres rigolent. Finalement, le plus grand et plus vieux du groupe entre dans la maison. On n’aime pas trop ça… Il remarque le bidon d’eau et nous demande un verre. Qu’est-ce qu’on va lui répondre? Non? Même si on sait que les 10 autres viendront boire un verre aussi et que probablement qu’à l’avenir ils ne se gêneront pas pour venir en rechercher on dit oui… De toutes manières il n’y a même pas d’eau dans le robinet, à courir comme ils le font avec le soleil qui tape ils sont probablement assoiffés. Alors 10 gamins se jettent sur notre bidon d’eau et se passe le verre qu’ils remplissent sans gêne, 2, 3 fois. En repartant, ils nous regardent d’un sourire moqueur et nous disent… à demain! Ha Ha!

Ses 2 histoires sont sans compter les regards complètement figés des gens (surtout les jeunes hommes et les enfants) que nous subissons toutes les fois que nous sortons en ville… C’est hallucinant à quel point on se fait regarder ici, les gens nous suivent du regard dans les rues, dans les magasins, au marché. Sérieusement, on est vraiment l’attraction ici! J’espère que ça ne durera pas 6 mois. Malgré que, c’est pas vraiment très grave, au moins ils ne viennent pas nous toucher ou ne nous suivent pas dans les rues. Je vous reviendrai par contre sur les sifflements et les mots d’amour qu’on entend à coup sûr quand on se promène car nous avons eu un bon débat ici à la maison et j’aimerais bien vous en faire part et savoir votre opinion… Ce sera donc pour un autre jour.
Bonne journée à tous et toutes!