12 août 2007

Chapeau!

Aujourd’hui j’ai envi de vous parler de mon respect envers les agriculteurs d’ici et d’ailleurs. Depuis maintenant plus d’un mois je côtoie le monde agricole comme jamais auparavant et je trouve ça impressionnant. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour ces gens qui sont à la base de notre société, parce que pensez-y sans agriculture où irions-nous? Que ferions-nous?

Bref, les agriculteurs du monde travaillent fort et pour très peu dans la majorité des cas. Un petit exercice que je vous invite à faire chers lecteurs : Calculer le pourcentage de votre salaire que vous mettez dans la nourriture. Maintenant, rappelez-vous, si vous le pouvez, quel était le pourcentage dans le temps de vos parents? Réfléchissez maintenant à l’importance de la nourriture dans nos vies. Est-ce normal de dépenser si peu et manger un peu du n’importe quoi? Mais de se garder pleins d’argent pour s’acheter une nouvelle auto aux 2 ans, un nouvel ordinateur aux 4 ans, un Mp3, un nouveau cellulaire…? Nous avons appris à manger pour vraiment pas cher et de dépenser le reste de notre argent dans des biens de consommation éphémères, construits en Chine. Par contre, manger vraiment pas cher profite à notre personne consommatrice mais vraiment à qui d’autres? Pensez-y bien. Si vous achetez vos bananes 0.49$ /lb, sur ce l’épicerie se fait bien sûr un profit, le distributeur de même, le transporteur de même, le propriétaire de la méga-production de bananes de même et combien de sous reste-t-il pour les pauvres travailleurs des champs. La même chose de passe au Québec; si vous achetez votre sirop d’érable à l’épicerie, vous le payez 5-6$ la canne (en vente). Sur ce, le distributeur et l’épicerie se font un profit qui profite à qui? Le propriétaire. Contrairement, vous vous offrez une petite ballade dans une cabane à sucre par une belle journée. Vous y trouvez le producteur, vous visiter les installations, et vous lui achetez 15 cannes de sirop (bien suffisant pour l’année). Vous l’acheter chez le producteur à 4$ la canne. Tout le monde est gagnant car le profit va directement dans les poches du producteur qui travaille fort toute l’année pour vous fournir du sirop. Et vous qu’est-ce que vous gagnez? Une belle journée dans une cabane à sucre, du sirop d’érable moins cher, vous avez participé à l’économie locale et en plus, vous savez comment est produit le sirop d’érable que vous mettez sur vos crèpes le dimanche matin!

Donc en fait, tout ce que je vous encourage à faire c’est d’abord et avant tout de manger local. Ça veut dire quoi? Ça veut dire manger le plus possible avec les saisons, des produits qui viennent du Québec. Comment? Il y a pleins de petits trucs…

Allez dans les marchés de vos villes et villages les samedis matins
Contactez Equiterre (http://www.equiterre.org/agriculture/paniersBios/index.php) pour en connaître plus sur les paniers de produits offerts par les agriculteurs. Ces paniers (de fruits et/ou légumes et/ou viande) sont produits directement par des producteurs québécois et déposés soit à votre porte, soit dans un centre près de chez vous où vous pouvez aller le récupérer. C’est une manière très efficace et pas cher de manger bio, écolo et local tout en diversifiant votre alimentation avec les saisons. Renseignez-vous sur le site Internet d’Équiterre…
Sinon, vous pouvez faire votre épicerie chez Métro qui est une des seule épicerie à privilégier les produits québécois vs les produits importés. Faites attention en achetant votre sac de pommes de regarder s’il vient bien d’ici et non des EEUU.

Avec ça, vous aurez déjà beaucoup participé à encourager notre économie locale. Vous voyez que ce n’est pas si compliqué.

Mais j’avais commencé mon message en parlant de mon respect pour les agriculteurs du monde. Je parlerai surtout des agriculteurs de la région de Madriz au Nicaragua parce que c’est cette réalité que je côtoie depuis plus d’un mois mais je veux que vous restiez conscients que même si nous avons des machines au Québec, reste que le métier d’agriculteur est très demandant.

Donc cette semaine je suis partie au champs pour tourner des images de la vie quotidienne des agriculteurs. WOW, j’ai réalisé qu’ils font tout à force d’homme et d’animaux. Ils désherbent les champs à la machete, ramasse les herbes coupées à la main, laboure à force de bœuf et d’homme et plante/transplante à la main. En voyant un agriculteur labourer avec ses bœufs je lui ai demandé combien de temps de travail pour le labourage. Pour un terrain d’environ 40 mètre carré, au moins 30 heures SEULEMENT de labourage! C’est fou! Et ce pour transplanter 400-500 plants de poivrons! WOW! Et les agriculteurs n’ont souvent pas d’aide extérieur. Peut-être 1 ou 2 gars qui viennent donner un coup de main quelques fois mais sans plus. Et ils n’ont pas juste 1 petite parcelle. Souvent ils produisent très diversifiés (merci au Machete Verde!), 15 à 20 cultures différentes. Le travail est énorme!

Donc respect aux agriculteurs! Et SVP faites un tour dans vos campagnes d’ici la fin de l’été pour comprendre la réalité de nos agriculteurs québécois parce que oui les carottes et brocolis viennent des champs et non de l’épicerie! Tout comme la majorité de nos aliments d’ailleurs!

Je terminerai ce blog un peu long mais oh! Combien important en mentionnant que les blogs sont là pour stimuler des discussions, ou échanger différents points de vue. Je ne crois en aucun cas détenir la vérité et tout ce que j’espère c’est donner mes impressions d’un pays que j’apprends à découvrir avec passion. Donc à tous ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec mon point de vue ou qui ont quelques choses à ajouter je vous invite à le faire via la petite boite à messages tout en bas de chaque post!

Sur ce, bonne journée de travail à tous!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut ma super partner!
J'ai eu un petit moment d'ennui alors je suis allée voir ton blogue. Quel bonheur de te lire! Je t'appuie à 100 miles à l'heure! C'est pas compliqué de participer au projet "Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC)" d'Équiterre et en plus, ça permet de découvrir de nouveaux légumes! Je suis au Cambodge et je constate la problématique que vivent les agriculteurs locaux à tous les jours. Le pays regorge de riz, de fruits, de légumes, de viande et de noix ... mais les épiceries, les restaurants et même les marchés publics présentent des étalages majoritairement composés de produits importés des pays avoisinnants en meilleure posture financière (le Vietnam et la Thaïlande). Au moment de faire votre prochaine commande, faîtes un détour par le Marché Jean-Talon ... allez voir les marchands, c'est tellement plus agréable !!!
Em

Anonyme a dit…

Merci Véro de nous sensibiliser, de nous faire comprendre ce qui se passe vraiment dans le domaine de l'agriculture. Il ne nous reste plus après qu'à poser de petits gestes à notre portée pour faire changer les choses. Demain je vais acheter mes légumes au marché local. J'ai bien l'intention d'en faire pour moi une priorité. C'est certain que ça me demande un effort de changer mes habitudes mais je veux vraiment essayer. Encore merci pour ton coup de pied au derrière. Bisous XXX

Anonyme a dit…

Je vois que la cadence des nouveaux textes a un peu diminué. Fiou.... Je commençais à manquer de temps pour m'occuper de mon petit potager.

Je suis aussi une "pro" aliments de chez nous. Ça goûte tellement plus bon comme dirait mon petit voisin quand il vient "voler" mes framboises.


Comme on a pas le temps d'aller chez le fermier et comme on est plutôt amateurs de bonne chère (c'est un euphémisme me diras-tu), on s'est fait un petit potager qu'on partage avec les amis du voisinage: un raton, beaucoup de moufettes, une marmotte et mon petit voisin Manel et sa soeur Éva.