01 août 2007

Les Canadiennes au zoo

Aujourd’hui, qu’est-ce que je vous réserve? Ah oui! J’ai envi de vous parler un peu de la vision des gens d’ici face à 3 étrangères blanches… car nous sommes vraiment une attraction dans un village de 10 000 habitants. D’ailleurs je me demande pourquoi ils ne sont pas habitués, depuis plusieurs décennies des coopérants Allemands, Espagnols, Canadiens, Américains, etc travaillent ici. Juste SUCO envoie au moins 2-3 stagiaires par année depuis au moins 15 ans… Mais bon, reste que nous sommes toujours un peu comme un animal de zoo ici. Alors voici quelques faits cocasses pour vous permettre de comprendre un peu mieux et de bien vous marrer!

Cette semaine, on a fait livrer une bonbonne de gaz pour nous faire à manger. Quelques minutes après être arrêtées dans le magasin, notre livreur arrive. Un jeune homme d’environ 18 ans, avec un beau sourire. Comme il était sympathique avec nous (chose qui n’arrive pas si souvent) on lui parle un peu, Louise lui demande d’installer la bonbonne, Êve me demande combien de pourboire on devrait lui donner… Son travail terminé il se met à regarder un CD de Reggeaton que j’ai acheté qu’on était entrain d’écouter, nous demande où on l’a pris. Jusque-là, nous restons toujours sympathiques, nous répondons à ses questions mais nous sourions un peu moins. On ramasse les choses de valeur qui étaient sur la table (on ne sait jamais) et on attend. Il regarde la pochette, chante un peu par-dessus la musique, nous regarde. Il commence à me parler, me demande mon nom, d’où on vient, le classique. Je lui réponds question de rester quand même polie. Ça fait maintenant plusieurs minutes qu’il est là dans notre salon à attendre on ne sait trop quoi. Êve se demande si ce n’est pas le pourboire qu’elle a finalement décidé de ne pas donner vu l’insistance de notre nouvel « ami »… Alors je lui demande tout bonnement : « Estas esperando algo? » Tu attends quelque chose? Et lui de me répondre tout bonnement avec un grand sourire, No… Ok, alors j’espère qu’il a compris le message. Dans notre formation pré-départ ils nous ont dit que les Nicaraguayens étaient forts sur la communication non-verbale! Mais non, il reste là. On commence donc à préparer à manger tout en gardant un œil sur notre invité un peu collant. Et lui il reste là, nous regarde faire à manger avec un sourire béat… On ne sait plus quoi faire… 30 minutes passent, il est toujours là à nous regarder faire à manger, il n’a pas dit un mot, nous non plus… Finalement Louise lui demande : « T’as pas du travail quelque chose? Y’a pas quelqu’un qui t’attend? » et lui de nous répondre non avec un sourire. Dès que Louise se tourne le dos il lui fait une grimace. Le genre que les ados font à leur mère quand elle les reprend ou les empêche de faire une certaine activité. Les minutes passent et… tout d’un coup, il prend la bonbonne vide et se dirige vers la porte. On a peine à croire, il décide de partir de lui-même, peut-être que l’odeur de l’oignon l’indisposait!? Bref, pendant plusieurs minutes nous nous sommes senti comme des animaux de foire avec des touristes qui regardent tous tes faits et gestes avec un sourire et un regard amusés et pleins d’expectatives. (Il ne pensait tout de même pas qu’on allait se mettre en bikini et se déhancher au rythme de notre CD de Reggeaton!?)

La deuxième histoire tend dans le même sens que la première… Devant chez nous il y a toujours pleins de petits garçons qui jouent. Quand on sort de la maison on entend toujours des petits rires et on surprend à tout coup un enfant entrain de nous pointer… Cette semaine, ils ont enfin osé venir à notre porte. Il faut savoir que la porte de notre maison (et du bureau de SUCO) est toujours ouverte aux heures de travail. Donc, 10 petits gars entassés dans notre cadre de porte riant et se bousculant… on ne sait pas trop quoi faire. On leur dit bonjour, certains nous répondent, les autres rigolent. Finalement, le plus grand et plus vieux du groupe entre dans la maison. On n’aime pas trop ça… Il remarque le bidon d’eau et nous demande un verre. Qu’est-ce qu’on va lui répondre? Non? Même si on sait que les 10 autres viendront boire un verre aussi et que probablement qu’à l’avenir ils ne se gêneront pas pour venir en rechercher on dit oui… De toutes manières il n’y a même pas d’eau dans le robinet, à courir comme ils le font avec le soleil qui tape ils sont probablement assoiffés. Alors 10 gamins se jettent sur notre bidon d’eau et se passe le verre qu’ils remplissent sans gêne, 2, 3 fois. En repartant, ils nous regardent d’un sourire moqueur et nous disent… à demain! Ha Ha!

Ses 2 histoires sont sans compter les regards complètement figés des gens (surtout les jeunes hommes et les enfants) que nous subissons toutes les fois que nous sortons en ville… C’est hallucinant à quel point on se fait regarder ici, les gens nous suivent du regard dans les rues, dans les magasins, au marché. Sérieusement, on est vraiment l’attraction ici! J’espère que ça ne durera pas 6 mois. Malgré que, c’est pas vraiment très grave, au moins ils ne viennent pas nous toucher ou ne nous suivent pas dans les rues. Je vous reviendrai par contre sur les sifflements et les mots d’amour qu’on entend à coup sûr quand on se promène car nous avons eu un bon débat ici à la maison et j’aimerais bien vous en faire part et savoir votre opinion… Ce sera donc pour un autre jour.
Bonne journée à tous et toutes!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouf... heureusement que je suis arrivée tôt ce matin au bureau. J'étais en retard dans ma lecture. Trois journées...Ça fait beaucoup de texte. Mais j'y prend un réel plaisir.

Mon voisin qui est Salvadorien dit avoir réalisé à quel point sa relation avec la gent féminine avait changée depuis son arrivée au Canada, quand il est allé en visite au Salvador il y a quelques années. Ses copains de l'époque ne comprenaient pas pourquoi il ne sifflait plus les jolies filles sur la rue et ne leur adressait plus des mots d'amour. Pour eux c'est un peu insulter une jolie femme que de ne pas lui siffler après. C'est nous c'est plutôt "grossier".

Est-ce ce que l'on appelle le choc des cultures ?

Anonyme a dit…

Oui, moi aussi j'avais un peu de rattrapage de lecture à faire! J'ai bien hâte de t'entendre parler des "tsss-tsss" et des sifflements dédiés ici aux chiens, mais que les gars utilisent pour charmer là-bas...assez déstabilisant au début, mais plutôt drôle quand tu y penses après coup!

Tu parlais de bouffe dans ton dernier blog...as tu goûté au Nacatamal? Je pense qu'on en avait déjà parlé ensemble...de la viande et de la pâte (semoule) enroulés dans une feuille de banane...C'est vraiment un met traditionnel, que je n'ai pas particulièrement appréciée, mais qu'il faut essayer ;-)

À bientôt! Prends soins de toi!!!

Véro a dit…

Salut Cath, moi aussi j'ai bien hâte de vous parler des calls de chien mais chaque chose en son temps!

Les Natacamals ça s'en vient. On a eu droit à notre première vraie bouffe Nicaraguayenne chez la fille avec qui on travaille. Gallo Pinto, oeuf brouillé, fromage pas trop bon et bananes plantains. Son chum nous a promis de nous amener manger des Natacamal bientôt. J'ai bien hâte de goûter!

J'aime bien les expériences culinaires, c'est toujours intéressant même si parfois pas trop appétissant. :)