29 juillet 2007

Un samedi au "travail"

Alors bon dimanche matin à tous! Voici aujourd'hui ce que j'ai écrit hier, encore à la lueur de mon écran d'ordi en écoutant du Diana Krall... C'est fou comme la musique ça fait du bien, ça nous fait voyager (comme si je ne le faisais pas assez ;), ça fait rêver, ça fait relaxer, bref, c'est merveilleux! Donc sans plus tarder, voici la description de ma journée d'hier!

Alors alors… les déboires de la journée! Aujourd’hui, même si c’est samedi on est allé travailler. Nous avions (ou plutôt étions observatrices) d’un atelier sur l’économie familiale. Le modérateur ou formateur était Modesto, le Nicaraguayen qui travaille avec SUCO. Je ne vous ai jamais parlé de Modesto non?? Je pense que c’est le temps. Modeste est le genre de personne avec laquelle je dois faire beaucoup de travail personnel. J’aime généralement quand les choses vont vite, quand on pense à une solution réalisable avant d’entamer un projet ou une action, je comprends généralement pas mal vite ce qu’on essaie de m’expliquer. Bref, Modesto est tout le contraire. Il est tout le temps dans sa bulle, commence des choses sans vraiment savoir où il s’en va avec tout ça, oublie tout partout, n’a aucune idée de gestion générale, etc.etc. Donc pour moi travailler avec lui c’est tout un défi. Par contre, c’est un homme très attentionné et très doux qui, en dehors du travail j’apprécie énormément.

Bon, parallèle à part, nous avions donc une formation sur l’économie familiale avec des agriculteurs d’un village tout près d’ici. La formation commençait à 8h et en bonne Nicaraguayenne que nous sommes, nous avons quitté la maison à 8h. Nous sommes arrivées à la formation à 9h15, heure à laquelle cette dernière commençait. Merveilleux. Nous avons passé une journée entière à nous surprendre à quel point les paysans ici sont vraiment au point zéro. C’est vraiment bizarre de voir des adultes, avec des responsabilités et des problèmes d’adultes réfléchir comme des enfants. En général, ils n’ont aucune vision du futur, il ne pense qu’au présent, comment pouvoir cultiver demain. Je pense que beaucoup de cette mentalité vient des restants de la guerre où un avenir était plus qu’incertain mais quand même. De plus, la majorité n’ont aucune ou très très peu de scolarité donc c’est un peu impossible de leur faire voir un portrait plus global des choses.

Ils sont facilement capable de donner le quoi des choses ; nommer des problèmes, identifier les points forts et faibles mais le comment et le pourquoi reste une sphère très vague pour eux. Rarement ils sont capables de voir pourquoi ils ont ces problèmes et encore moins comment pouvoir les régler. Ils adorent par contre tout blâmer (maladies, insectes, bas rendement, etc.) sur le climat. « Oui mais ici on vit dans une zone sèche, c’est trop difficile de cultiver, les insectes se reproduisent plus vite, les poules ne supportent pas la chaleur… » En fin de compte, on a réussi à trouver quelques solutions pour obtenir un meilleur rendement comme : faire la rotation des cultures (même moi qui n’y connais pas grand chose en agriculture je sais que c’est la règle #1), planter des arbres et des arbustes pour faire des barrières naturelles au vent et au soleil, augmenter la matière organique des champs en arrêtant de brûler les mauvaises herbes et en mettant du composte organique naturel et non chimique. Bref, il ne reste qu’à mettre en pratique mais même moi j’apprends des trucs! Et là, finalement, quand on arrivait enfin à la partie sur la planification et la gestion des ressources et économie il n’y avait plus de temps! Donc toute la conclusion de l’économie familiale concrète n’a pas été donnée et les gens sont retournés chez eux. Ce sera peut-être pour une prochaine fois… Je l’espère en tout cas.

Pour finir cette belle journée Nicaraguayenne, nous devions retourner à Somoto. Bien sûr, pas vraiment d’arrêt d’autobus défini, encore moins d’horaire ou même une idée de la fréquence à laquelle les bus partent. Par contre, pleins de gros camions à bétails autour du parc et des gens avec drapeaux rouge et noir, les drapeaux des sandinistes. Avec notre présence d’esprit on s’est rapidement souvenu que Daniel Ortega (l’actuel président du Nicaragua et chef du parti sandiniste) venait pour un discours en soirée à Somoto et donc que ces 10 camions à bétail allaient à Somoto. Youpi! Une ride gratuite! Allez-up à bord d’un camion un peu trop bondé, instable, pas trop solide, sans siège et rempli d’enfants avec leur mère et les pères et autres adolescents beaucoup trop saoul pour être debout dans un camion sans grand chose où se tenir et surtout sans porte arrière. Bon, sans dire qu’on a regretté notre idée brillante car c’est quand même cool de voyager avec le « peuple » mais on y repensera par deux fois avant de remonter à bord d’un camion à bétail rempli de révolutionnaire un peu saoul! Arrivées à Somoto (Enfin!) pleines de sueur d’avoir voyagé 1 heure debout au gros soleil dans une foule, arrêt rapide à la maison pour déposer les sacs et départ place principale de Somoto pour voir notre cher Daniel.

J’avais lu dans « Jaguar Smile : A Nicaraguan Journey » que Daniel n’était pas ce qu’on pouvait appeler un bon orateur mais quand même! Je me disais qu’il n’avait pas leader la révolution et n’était pas devenu président avec rien mais je me trompais. Tout d’abord c’est sa femme (un sosie féminin de Micheal Jackson, sans blague) qui a parlé presque tout le long, qui a présenté les autres gens présents, qui a fait lever la foule, qui a expliqué le programme qu’ils étaient venus lancer, etc… Daniel a pris le micro à la toute fin, sans vraiment savoir quoi dire, ne pouvant pas vraiment lire ses notes, ne parlant pas vraiment dans le micro de sorte qu’on n’entendait pas grand chose. Il a finalement parlé pendant plusieurs minutes (nous sommes parties avant la fin, comme plusieurs autres dizaines de personnes) sur la préservation des arbres et de l’eau (il était venu lancer un programme contre la faim…) et finalement il a commencé à pleuvoir comme vache qui pisse (j’adore cette expression!) donc le passionnant discours a dû se terminer assez abruptement. Malgré ses qualités d’orateur, j’étais quand même impressionnée d’être juste là devant le président d’un pays. Par chez nous il y a tellement de sécurité c’est plutôt compliqué d’en voir un.

Je vogue donc d’expérience en expérience et j’ajoute pleins de petites histoires à mon panier à conter à mes enfants et petits-enfants.

Justement hier en écoutant la trame d’Amélie Poulain sur mon mp3 j’ai eu envi de me lancer dans l’écriture à long terme. J’ai toujours cru que je ne savais pas très bien écrire (suite à un commentaire d’un prof à l’université) mais je comprends maintenant qu’en effet je n’ai pas du tout le don de l’écriture formelle mais je me plais bien à vous raconter des histoires comme ça. J’aimerais bien romancer mes expériences de voyage. À voir si je mettrai à terme ce projet aussi ludique qu’attrayant. Merci donc à tous ceux et celles qui m’envoient de beaux commentaires sur mon écriture! (sans trop regarder les fautes car généralement je ne me relis pas!)

Gros bisous à tous! C'est vraiment un plaisir de vous faire voyager avec moi!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je réserve la première dédicace de ton 1er roman! Tu es une des personnes que j'ai le plus de plaisir à lire ;-) Et oublie ce que les profs d'université disent...la plupart du temps, ils sont restés trop longtemps la face dans les livres...;-)hihi

Véro a dit…

Merci Cath! Promis elle est pour toi si jamais je le fais pour vrai!

Et en effet j'ai appris à ne pas trop écouter mes profs d'université et je m'en sors quand même bien! ;)

Anonyme a dit…

faudrait pas oublier le reste des Lanoix dans la dédicace.
J'ai délaissé quelque peu le lecture de ton blogue durant mes vacances. J'aurait tout un roman à lire. Mais cette perspective me plait bien.

Madeleine

Anonyme a dit…

oups... un "t" de trop dans le précédent message.

Véro a dit…

Bonne lecture Madeleine... en effet tu as quand même pas mal de rattrapage à faire! J'espère que les vacances furent profitables et qu'il a fait beau!